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En 2018, l’artiste revient à Vallauris, la ville où il a grandi. Il investit alors l’appartement dans lequel sa mère vivait jusqu’à peu et qu’elle a quitté depuis. Il commence alors à travailler avec les objets qu’elle y a laissés pendant son déménagement, les assemblant en des empilements proches de sculptures. Chaque objet est retouché et modifié, parfois augmenté, parfois disloqué en morceaux.

À ces photographies d’objets s’ajoutent plusieurs autoportraits et portraits de sa mère, tous réalisés dans l’appartement. Ces portraits contribuent à accentuer le jeu ambigu entre présence et absence. Un bras qui lévite, une main qui en traverse une autre ; certains membres apparaissent dans l’appartement de manière fantomatique, presque flottante, rappelant la photographie spirite du XIXe siècle.

À travers portraits et photographies d’objets qui leur appartiennent, l’artiste et sa mère occupent toutes les images. La couleur rose revient elle aussi de manière récurrente sur les clichés et devient le fil conducteur de cette série qui articule réalité et fiction. Étant donné qu’il s’agit aussi du prénom de la mère de l’artiste – Rose –, cette couleur incarne la présence diffuse de cette dernière dans l’appartement, qui se reconfigure au fil des mises en scène, perdant ainsi son agencement initial.
En altérant les histoires et les lieux, il est avant tout question ici de se confronter à la persistance des héritages, qu’ils soient psychologiques, symboliques ou matérialisés par des objets souvenirs. Dans les rapports de filiation et de transmission, finalement, de quoi hérite-on ?